Mais l’énorme vague abstentionniste ouvrière et jeune aux législatives - lourde de menaces - vient à propos doucher l’euphorie ... «Il existe un moment Macron, mais qui n’est pas passé encore de l’image aux actes» souligne un chroniqueur dubitatif (1).
La «chorégraphie présidentielle»(2) de l’homme providentiel relève de la méthode Coué pour tenter de conjurer l’incertitude... L’autoproclamé Jupiter qui prétend que les français souffrent de «l’absence de l’image du roi», peine à se hisser sur le trône.
Élu par défaut (3), produit de la crise politique et institutionnelle et lui-même facteur aggravant de cette crise, frappé par le raz-de-marée abstentionniste, minoritaire dans le pays réel, il est pourtant sommé de «cogner» (4) par les «marchés financiers», le Medef, l’Union européenne et tous les subsidiaires qui rêvent de briser l’axe de la résistance CGT-FO/CGT.
Et qu’exigent ces cognes ?
- Pulvériser les syndicats ouvriers fédérés et confédérés, les éclater en divers et variés syndicats d’entreprise. Et au cas où le syndicat maison s’avérerait récalcitrant, le chef d’entreprise aurait recours au référendum pour substituer au Code du travail, aux conventions collectives et aux statuts nationaux des « contrats d’établissement ».
- Substituer progressivement aux droits sociaux collectifs et à la sécurité sociale les systèmes d’assurances privées.
- Passer en force par «ordonnances» pour imposer un état des «communautés de travail» sur les ruines de la République sociale.
Bref, imposer le corporatisme, apanage des régimes totalitaires des années sombres et de l’état français de Vichy... Un corporatisme sans moustache ni képi, un corporatisme à visage de pacotille, mais bien le vieux corporatisme totalitaire.
D’ailleurs le roitelet Macron ne cache pas s’inscrire dans cette tradition portée par son mentor, le doyen Paul Ricoeur, adepte de la vieille doctrine corporatiste du christianisme social qui inspira le Maréchal et sa Charte du Travail(5).
Face à la tentative mal dissimulée de coup d’état social XXL, il faudra donc dresser une résistance XXL... No pasaran !
JA
1- Arnaud Leparmentier sous le titre «Olympe présidentiel» .
2- Le mot est d’un éditorialiste extasié de la matinale mal réveillée de France-Inter.
3- Le Monde césariste s’est lâché en saluant à la Une «Le triomphe de M. Macron», prenant ainsi quelque liberté avec la vérité des chiffres...
4 Code du Travail : «ça va cogner» titre l’hebdomadaire Le Point.
5- Le roitelet comme son mentor furent rédacteurs à la revue «Esprit», fondée en 1932 par l’inventeur du «personnalisme communautaire», Emmanuel Mounier, suppôt jusqu’en 1941 de la «Révolution nationale» pétainiste .