Malgré les discussions avec notre direction nous n'avons pas pu signer un accord de fin de grève, car leurs engagements n'étaient pas assez clairs.
On en demande de plus en plus aux salariés. Nous sommes de plus en plus testés par l'état et depuis peu par Vinci qui a mandaté une société externe pour contrôler notre travail... Il va de soi que si jamais les salariés ne sont pas bons dans leurs tests, ils risquent des sanctions pécuniaires car cela est amputé sur leurs primes de performances. Tout cela pour un salaire de 1668,57 € bruts par mois.
Une demande de revalorisation salariale justifiée
Les salariés n'en peuvent plus : toujours plus de passagers à contrôler avec des moyens de contrôle tel que l'ETD, qui est un système de détection d’explosifs, nécessitant un certain nombre de salariés... mais celui-ci n'a pas évolué malgré la mise en place de l'état d'urgence.
L’état d’urgence : plus de travail, pas plus d’effectifs !
Nous ne sommes pas assez nombreux pour effectuer notre travail correctement. Cela met la sécurité des passagers en danger. Par exemple, sur un poste d'inspection filtrage bien armé, il faut du personnel en amont pour le contrôle des cartes d'embarquement, une personne pour expliquer aux passagers comment procéder au passage du contrôle, deux personnes de sexe différent pour effectuer les palpations, une personne pour visionner les bagages et au moins une personne encore pour effectuer le contrôle manuel des bagages...
Il arrive de plus en plus souvent qu'il n'y ait personne pour contrôler les bagages manuellement : l'opérateur qui est à l'écran doit arrêter le tapis et quitter son écran au risque de laisser passer quelque chose.
Pour l’attribution d’une prime de risqueLa situation est extrêmement grave. Pourtant, celle-ci n'a pas l'air d'inquiéter notre direction. Ni même Vinci qui, lors de la grève, a répondu à un journaliste qu'il ne se sentait pas concerné par le mouvement de grève. Et cela, alors que notre société est son sous-traitant !
La prime de risque nous paraît plus que justifiée : le personnel de sûreté est en première ligne sur l'aéroport. Il faut savoir que nous avons repris le travail de la police depuis 1998. La police est aujourd'hui armée et porte des gilets pare-balles... Mais qui veille à notre sécurité ? La police ? Celle-ci n'est pas en permanence sur nos postes de travail... Il peut donc nous arriver le pire. Que ferons-nous le jour où un déséquilibré arrivera devant un poste de travail armé et tirera sur le personnel de sûreté, ainsi que sur les passagers ?
Le personnel doit être toujours plus vigilant, surtout depuis les événements de ces derniers mois. Cela génère plus de stress chez les salariés... et plus de fatigue.
Nous nous devons de faire quelque chose avant que la situation ne s'aggrave. Je lance aujourd'hui un appel pour que nous, salariés de la sûreté aéroportuaire, soyons entendus !
Sophie Soulard