Une délégation FO s’est rendue à Matignon dans le cadre des réunions bilatérales prévues pour la préparation de la Conférence Sociale qui se tiendra les 20 et 21 juin prochains.
A noter qu’une réunion de méthode est prévue le 22 mai prochain en présence de l’ensemble des interlocuteurs sociaux.
Etaient présents autour du Premier ministre, les ministres : Marilyse LEBRANCHU, Marisol TOURAINE, Michel SAPIN, Arnaud MONTEBOURG, les conseillers sociaux de l’Elysée et de Matignon ainsi que les directeurs de cabinet du Premier ministre et du ministre de l’Economie.
La délégation FO menée par Jean-Claude MAILLY était composée d’Anne BALTAZAR, Stéphane LARDY et Pascal PAVAGEAU, secrétaires confédéraux, assistés de Cristelle GILLARD, assistante du secrétaire général.
FORCE OUVRIERE a pu exposer clairement ses positions après le propos liminaire du Premier Ministre consistant à rappeler le contexte et l’objectif de la prochaine conférence sociale à savoir :
- tirer le bilan de la première feuille de route sociale et tracer une deuxième feuille de route sociale pour juin 2013 à juin 2014.
Les thèmes mis en avant par le Premier ministre et qui figureront dans la conférence sociale ont été les suivants :
- l’emploi et la formation professionnelle,
- le travail QVT conditions de travail,
- le redressement économique productif,
- le sujet des retraites,
- la fonction publique et le rôle de l’Etat.
FORCE OUVRIERE, en réponse à cette présentation, a rappelé que le contexte serait différent pour cette conférence sociale qu’en effet beaucoup de choses s’étaient passées entre les deux conférences et beaucoup d’insatisfactions ont vu le jour.
FORCE OUVRIERE a rappelé l’élément clef, depuis un an, qui est le traité européen et le pacte budgétaire qui nous a mis dans la seringue de la rigueur et de l’austérité, toile de fond de cette conférence.
La logique suivie c’est : en absence de marges de manœuvre monétaire budgétaire et fiscale la variable d’ajustement devient le social.
C’est le cas avec l’ANI du 11 janvier 2013, les pressions sur le pouvoir d’achat ou la réduction des dépenses publiques et sociales.
Dans ce contexte FO a rappelé ses priorités notamment en matière :
de pouvoir d’achat
Le rôle de l’Etat employeur vis-à-vis des ses agents et a rappelé la déception qui a suivi le faible coup de pouce sur le SMIC et par conséquent le faible effet sur la consommation
sur le rôle de l’Etat
FO a rappelé le contexte de remise en cause du service républicain avec la MAP, la REATE et l’acte 3 de décentralisation et a réinsisté sur la nécessité d’avoir enfin un vrai débat sur le service public : quelles missions ? Qui pour ces missions ? Et quelles conséquences sur l’avenir du service public républicain ?
Une table ronde sera apparemment consacrée à ces questions ce dont FO se satisfait.
Les questions statutaires quant à elles sont à évoquer entre la Ministre de la Fonction Publique et les fédérations de fonctionnaires.
FO a souligné le rôle important que devait avoir également la BPI, outil indispensable pour FO, qui s’est félicité de sa création mais en soulignant que celle-ci ne doit pas se cantonner à un rôle de banque privée.
Notre organisation a également pu exposer ses inquiétudes et ses réserves :
sur le dossier des retraites
FO a bien noté le timing du gouvernement à savoir rapport Moreau début juin concertation pendant l’été pour des décisions du gouvernement d’ici la fin d’année, il s’agit bien de concertation et pas de négociation.
Pour FO il n ya pas de changement de positions sur ce dossier, qui plus est un dossier anxiogène, à savoir ce que nous avons rappelé notre opposition à une réforme systémique, contre un régime unique et par points et contre tout allongement de durée de cotisation et d’âge.
FO a rappelé à ce propos que l’espérance de vie en bonne santé a diminué de un an depuis le début de la crise, soit 63 ans pour les femmes et 62 pour les hommes (source INSEE).
sur la formation professionnelle et l’emploi
FO a attiré l’attention sur une énième réforme de la formation professionnelle et conseillé d’éviter de tout chambouler.
FO est revenue sur l’ANI du 11janvier 2013 et a souligné le fait que ce sera lors de la mise en œuvre de la loi que les salariés vont se rendre réellement compte de ses effets.
sur la question de la qualité de vie au travail
Des négociations sont actuellement en cours, FO a rappelé le risque de globalisation de la négociation voulue par certains et qui constitue un danger et une accélération du transfert de la négociation de branche vers le tout entreprise avec notamment des atteintes aux rôles et missions des IRP et des CHSCT
sur la question de la représentativité patronale
FO a soulevé la question suivante : pourquoi exiger une procédure électorale pour les organisations syndicales de salariés et non pas pour les organisations patronales ?
Sur la représentativité en tant que telle, FO a indiqué au Premier ministre que nous n’excluons pas d’aller au contentieux sur le sujet suite aux annonces des mesures d’audience du 29 mars dernier.
Le schéma annoncé de la conférence est donc le même que celui de l’an dernier à savoir :
- une matinée en présence du Président de la République,
- une journée et demie de tables rondes thématiques,
- une clôture par le Premier ministre et une feuille de route gouvernementale qui suivra.
Pour FO, quelque soit le schéma retenu cette conférence étant donné le contexte économique et sociale, se révélera sans nul doute beaucoup plus tendue, nous avons annoncé la couleur et souligné de nouveau l’indispensable nécessité de changer de politique seule solution pour sortir de l’engrenage de l’austérité.
La conférence dite de « méthode » en présence de l’ensemble des partenaires sociaux du 22 mai prochain devrait une nouvelle fois nous permettre d’exprimer nos positions et aussi d’affiner les thèmes qui seront abordés lors de la conférence sociale.
Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant.
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À MATIGNON, FO FIDÈLE À SES POSITIONS Éditorial de Jean-Claude Mailly