Nous avons notamment obtenu la pérennisation d’un groupe de travail sur l’emploi, l’emploi qui est souvent mis de côté. Il y aura également un socle minimal de protection sociale.
N’est-ce pas utopique, sachant l’abysse qui existe entre l’Europe et la Chine?
Quand on sollicite la Chine sur le plan financier et qu’on exige d’elle parallèlement qu’elle respecte toutes les normes internationales du travail, ça devient compliqué, c’est évident. Il faut savoir que d’autres pays du G20 ne sont pas non plus signataires des conventions, les États-Unis par exemple pour des raisons différentes.
La Grèce n’a-t-elle pas obnubilé les dirigeants au détriment du reste?
Le cas grec est inquiétant. Au-delà du jeu politique dans le pays, je sais que les travailleurs grecs n’en peuvent plus. Pendant combien de temps l’incendie sera-t-il éteint ? Le fait que la France colle comme elle le fait avec l’Allemagne signifie-t-il que l’on va avoir la semaine prochaine un plan d’austérité. Ce serait inacceptable. La mécanique d’austérité est suicidaire. Elle fait chuter la croissance et les recettes fiscales, elle aggrave les déficits et le chômage.
Vous pensez que l’on prend le problème à l’envers?
On n’a pas, selon moi, tiré les erreurs commises dans les modalités de la construction européenne depuis le traité de Maastricht. L’image qui est donnée, c’est celle d’une Europe autoritaire vis-à-vis de la Grèce comme de l’Italie. Elle est plus perçue par les salariés comme une contrainte que comme un espoir.
Les engagements pris à Cannes peuvent-ils être tenus?
Nous y veillerons. Les engagements de Londres (2009) n’ont pas été suivis d’effet. Et à Toronto (2010), on est revenu en arrière sur certains d’entre eux. On ne se fait pas d’illusions mais on a réussi à faire passer à Cannes nos idées.
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Propos recueillis par M. V. - Est Républicain du samedi 5 novembre 2011